Renault sur la sellette ?

Après le scandale aux conséquences retentissantes de Volkswagen, c’est au tour de Renault d‘être mis sur la sellette. Le constructeur automobile français serait lui aussi suspecté de fraude sur le taux réel des émissions polluantes de ses moteurs diesel.

C’est ce que tente de vérifier une enquête d’une commission indépendante mise sur pied par le gouvernement français et qui regroupe des consommateurs, des écologistes, des experts en automobiles ainsi que des représentants politiques. Suite à la demande de cette association auprès de l’organisme français UTAC chargé de mesurer les émissions polluantes en conditions réelles, les résultats se sont avérés être bien supérieurs aux normes moyennes européennes déterminées.

La bonne foi de Renault mais pas recevable à 100 %

Renault s’est expliqué le 19 janvier 2016 lors d’une conférence de presse. Ses véhicules ont passé les tests d’homologation réglementaire européenne avec succès, limitant le problème au système de calibrage de l’appareil détectant les oxydes d’azote et de soufre dans le moteur. Le problème, toujours selon eux, aurait déjà été détecté bien avant le scandale Volkswagen, et ils n’ont cessé de déployer des efforts attentifs à remédier au plus vite au système défectueux. Le constructeur rappelle qu’au contraire de Volkswagen, il n’a pas équipé ses véhicules de logiciels fraudeurs. Son système a juste été victime d’un dysfonctionnement à l’amélioration duquel ses ingénieurs travaillent. Pour un des membres de la Commission, l’explication de Renault n’est pas valable. L’Euro 6 est soi-disant un des systèmes le plus à la pointe dans la réduction des émissions et voilà qu’on apprend que le système de dépollution Renault ne fonctionne en fait tout bonnement pas. Malgré les explications des ingénieurs du constructeur automobile, selon lesquelles les derniers tests ont été effectués dans des conditions non représentatives, il semble tout de même que les résultats connus soient moins efficaces que ceux de ses concurrents. Pas aussi désastreux que ceux de Volkswagen 3 voire 4 fois au-dessus des normes européennes. Renault est conscient du problème et travaille selon ses dires depuis le départ à la correction du système et est prêt à modifier ses nouveaux modèles, voire à rappeler les véhicules déjà mis en circulation afin d’équilibrer l’EGR. Il pourrait s’agir de 700.000 véhicules vendus en 2015. Thierry Bolloré présentera devant la commission « Royale » un plan d’action le 30 mars 2016 et pourrait commencer les interventions techniques dès juillet 2016.

Le mal est fait sur le plan boursier

Suite à cette affaire, la commission compte faire vérifier 20 autres types de véhicules Renault. En terme d’image, Renault en a pris un peu pour son grade, elle qui est arrivée en 2015 à une année record de 2,8 millions de véhicules fabriqués à travers le monde. Malgré une chute de 15% de sa valeur boursière à l’annonce du problème à la Bourse de Paris, l’action se maintient voire même progresse de 3% depuis le 19 janvier 2016. La valeur s’échange pour le moment à 76,6 € contre tout de même 93 € en décembre 2015.

Ce qui reste étonnant, c’est que l’État français lui-même, qui est actionnaire à hauteur de 19,7% du capital de la société, a déclaré vouloir faire toute la lumière sur cette affaire, gardant confiance dans le fait que Renault ne semble pas avoir « triché ». Emmanuel Macron, Ministre de l’Économie a d’ailleurs déclaré que la confiance n’excluait pas le contrôle, Ségolène Royal, de son côté, motivant l’opinion publique, à continuer à acheter « Renault ».

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Selon elle également, d’autres constructeurs étrangers, au nombre de deux semble-t-il, seraient sur la sellette et susceptibles d’être contrôlés prochainement sans toutefois les nommer. L’affaire est donc à suivre de près…